mercredi 9 avril 2014

La rage antijuive des mouvements occidentaux pro-nazis et antisémites (1920-1945)

André Charguéraud @ Debriefing: Des crimes commis sans pression allemande.

Dans les Etats démocratiques, les partis fascistes ont eu un rôle important dans ce qu'un historien appelle «la rage antijuive».1 Pendant l'entre-deux-guerres, presque dans tous les pays de l'Europe occidentale existe un parti fasciste antisémite qui se réclame du national-socialisme. Ils sont certes minoritaires, mais chacun connaît le danger de minorités bien organisées et déterminées, capables de déstabiliser un régime. Pour nombre d'entre eux, le parti nazi se trouve juste au-delà de la frontière, prêt à apporter son aide.

En Suède, c'est le NS Volkpartie, au Danemark le parti National Socialiste Danois, en Finlande le Mouvement agraire antisémite Lappo, en Norvège le Rassemblement Nationaliste avec à sa tête Vidkun Quisling qui deviendra le chef du gouvernement lors de l'occupation. En Angleterre c'est Oswald Mosley qui dirige les Chemises noires de l'Union Britannique des Fascistes.

Le Nationaal-Socialistische Beweging (NSB) en Hollande regroupe 100 000 membres, soit 1,25% de la population.2 En Belgique, le Vlaamsch Nationaal Verbond (VNV) compte également 100 000 membres.3 Pour se situer au même niveau, la France, dont la population est cinq fois plus importante que celle de la Belgique ou de la Hollande, aurait dû compter 500 000 fascistes. On est loin du compte. Les principales organisations fascistes, le Parti populaire français (PPF) de Jacques Doriot, le Rassemblement national populaire (RNP) de Marcel Déat, et le Mouvement national révolutionnaire ne dépassent pas ensemble 65 000 membres à la veille de la guerre.4


Aucun des partis français n'a adopté les thèmes politiques du National-Socialisme. Le fossé creusé vingt ans plus tôt par la Grande guerre dans l'opinion publique est bien trop profond. Déat et Doriot sont à l'origine des dirigeants marxistes militants. Or les pires ennemis des nazis, avant même les Juifs, ce sont les marxistes. Les deux hommes ont été les soutiens déclarés de la Ligue Internationale contre l'Antisémitisme (LICA), la grande organisation philosémite. «Doriot fut le héros et le leader des grandes campagnes antimilitaristes lancées par le parti communiste au cours de la décennie 1920». «Déat, pacifiste depuis toujours. Figure de proue du pacifisme français de la fin des années 1930», écrit l'historien Simon Epstein.5 En 1938, tous les deux sont « munichois ». C'est le fameux cri de Déat en 1939 : «Mourir pour Dantzig, non!»6 Paradoxalement, l'occupation de la France va les faire basculer dans le camp des mouvements fascistes pro-nazis antisémites. SUITE.

Aucun commentaire :