jeudi 13 février 2014

C'est à la mode de comparer Alain Finkielkraut à Dieudonné M'bala M'bala

Alain Finkielkraut a écrit ce texte en 2005 en réaction à un article comparant ses arguments à ceux de Dieudonné.  Des comparaisons pareilles venant d'intellectuels, certains juifs, et de l'actuelle ministre de la Justice Christiane Taubira en 2005 aident à comprendre le succès de Dieudonné en 2014.  En France.

"Je réponds d’abord à un texte collectif intitulé «Démons français» publié par Le Monde du 6 décembre [2005]. Cet article est signé, entre autres, par Esther Benbassa, Maryse Condé, Benjamin Stora, Christiane Taubira, Pierre Vidal-Naquet et Michel Wieviorka. Ils dénoncent Dieudonné, ils s’inquiètent du dévoiement antisémite de la démarche identitaire entreprise par certains des descendants ou des héritiers d’épisodes historiques douloureux. Mais, pour bien montrer qu’ils sont impartiaux, qu’ils ne font pas de favoritisme, et que le racisme juif les inquiète au moins autant que l’antisémitisme noir, ils se croient obligés d’ajouter: «Le pire des cauchemars serait celui d’un débat public où ne s’échangeraient que des arguments “à la Dieudonné” ou “à la Finkielkraut”, recourant aux mêmes procédés - falsifications, dénégations, occultations - et se nourrissant mutuellement. »

Dieudonné réclame une commission d’enquête internationale pour savoir si, oui ou non, ce sont des sionistes qui ont introduit le sida en Afrique. Je demande d’être jugé pour ce que je dis, non pour ce que me font dire des journalistes malveillants. Et l’on en conclut que nous recourons «aux mêmes procédés»!  Les auteurs de «Démons français» reprennent à leur compte l’équation «Dieudonné = Finkielkraut», établie par Daniel Lindenberg dans le dossier que Le Nouvel Observateur a consacré à ceux qu’il appelle «les néo-réacs». Lindenberg : le grand spécialiste français de la liste noire. [...]

Une autre signature vaut que je m’y arrête: le sociologue Michel Wieviorka, qui m’a traité, au plus fort de l’affaire, de «républicano-communautariste» prêchant l’idée républicaine le samedi sur France Culture et, le lendemain, se présentant comme un intellectuel du monde juif sur RCJ. [...] Les calomnies de Wieviorka, son acharnement à faire partie du cercle des lyncheurs, m’ont amené à réfléchir sur ce que c’est pour moi que d’être juif.
Et j’ai retrouvé dans Le spectateur engagé de Raymond Aron, cet Israélite français qui avait servi de modèle à la définition sartrienne du Juif comme l’homme que les autres tiennent pour juif, une phrase miraculeusement inattendue: «Si par extraordinaire je devais apparaître devant mon grand-père, qui vivait à Rambervilliers encore fidèle à la tradition, je voudrais devant lui ne pas avoir honte. Je voudrais lui donner le sentiment que, n’étant plus juif comme il l’était, je suis resté d’une certaine manière fidèle.»

C’est ça, mon «communautarisme». Non pas la duplicité, non pas le lobbying sous le manteau, non pas la complaisance à soi et aux siens, mais un certain sens de l’honneur. Pouvoir comparaître sans rougir devant les grands-parents que je n’ai jamais connus. J’aurai peut-être tout perdu dans cette affaire, mais ce n’est pas moi qui me serai déshonoré.

3 commentaires :

Anonyme a dit…

De tout Coeur avec toi Finkie'

Franco

Anne juliette a dit…

Alain Finkielkraut n'a jamais trahi sa judéité contrairement à beaucoup de juifs comme Esther Benbassa. De toute façon, elle a un petit pois à la place de la cervelle comme presque tous les écologistes français : dans le cas Léonarda, elle a parlé de rafle alors que l'éloignement de cette famille vers le Kosovo, état européen où il n'y a ni camps d'exterminations, ni chambres à gaz, ni fours crématoires, était la conséquence d'une décision de justice. De tels propos souillent la mémoire des victimes de la Shoah : dans ce cas, elle n'a plus le droit de se déterminer en tant que juive.
Quant à Taubira, en 2004, elle défilait avec Dieudonné : alors, qu'elle se taise. C'était peut-être fortuit mais j'ai un doute : les indépendantistes anciens et nouveaux n'aiment pas les blancs, juifs compris, considérés comme les colonisateurs. J'ai vécu quelques années dans un DOM lorsque j'étais adolescente, alors je sais de quoi je parle : dans les meetings des indépendantistes, il y avait pléthore de propos racistes anti-blancs.

Anonyme a dit…

Anne Juliette

Pas une virgule à retirer de ton com,entièrement d'accord avec toi