mardi 30 septembre 2008

Il y a 70 ans les accords de Munich ouvraient la voie à la barbarie nazie

Il y a 70 ans étaient signés les accords de Munich. En lâchant la Tchécoslovaquie, la seule démocratie d'Europe centrale, le monde libre ouvrait la voie à la seconde guerre mondiale et à la barbarie nazie.

"(…) en septembre [1938], la France et l’Angleterre commettaient à Munich la funeste et irréparable faute qui sacrifiait la Tchécoslovaquie sur l’autel d’une paix illusoire et ouvrait la voie de la guerre. Hitler venait de tester la résistance des démocraties. Il en avait mesuré les limites. Il savait qu’il pouvait désormais laisser libre cours à sa fureur de domination et déchaîner sur le monde les forces de destruction qui, par le fer et le feu, marqueraient l’avènement d’un ordre nouveau, d’une "nouvelle humanité", d’un "ordre de seigneurs", d’une "nouvelle classe de maîtres" cruelle et sauvage, d’une race purifiée, affranchie de tous "préjugés humanitaires", libérée de toute loi moral, dont il se faisait l’inlassable prophète depuis son irruption sur la scène de l’Histoire.

"Nous sommes des barbares, et nous voulons être des barbares. C’est un titre d’honneur. Nous sommes ceux qui rajeuniront le monde. Le monde actuel est proche de sa fin. Notre tâche est de le saccager."

Cette voix rauque et farouche qui montait de la gorge empestée de l’Allemagne et soufflait sur le monde son haleine de mort, c’était la voix du chaos et de la dévastation, l’annonce d’une catastrophe universelle, la promesse d’une guerre totale qui plongerait les nations dans les eaux noires et brûlantes d’une nouvelle apocalypse et ouvrirait le temps où, selon la formule de Georges Bernanos,

"le paradis des hommes est devenu le paradis des bêtes"."

Michel Laval, L'Homme sans concessions, Arthur Koestler et son siècle, Calman-Lévy, 2005, p. 261-262.

Photo: à l'avant-plan: Neville Chamberlain, Edouard Daladier, Adolf Hitler, Benito Mussolini, Galeazzo Ciano à Munich en septembre 1938.

lundi 29 septembre 2008

Dirk Verhofstadt publie un livre sur Pie XII et la Shoah

Dirk Verhofstadt vient de consacrer un livre au rôle du Pape Pie XII face aux lois raciales, la Shoah et l'Eglise elle-même : Pius XII en de vernietiging van de Joden (Pie XII et la destruction des Juifs). Alors que le Vatican envisage sa béatification, cet ouvrage démontre à quel point le manque de fermeté du Pape envers le régime nazi ne justifie en rien cet honneur.

Extraits de l'entretien que l'auteur a accordé à Christian Laporte de La Libre Belgique.

"Mais depuis le début des années 1960 et la pièce de Rolf Hochhuth, le Vatican n'a cessé de dire qu'il ne s'était pas tu...

Oui, mais a-t-il parlé suffisamment? Ne s'est-il pas imposé le silence pour des raisons stratégiques? Il aurait pu éviter l'ampleur du drame en prenant davantage position. Car même dans la SS, il y avait encore 23 pc de catholiques sans parler des milliers de croyants dans la Wehrmacht.

Le plus grave est que ces catholiques nazis n'ont pas été freinés mais encouragés par un grand nombre d'évêques. Sur le front de l'est, il y avait presque 1000 aumôniers aux côtés des troupes. Non pas pour les ramener aux principes du message chrétien mais pour les encourager à poursuivre le combat et à le gagner au nom du régime nazi. Les cardinaux savaient aussi parfaitement ce qui se passait: un rapport de fin novembre 41 de Mgr Faulhaber (Munich) qui était un proche du pape Pie XII parle explicitement de la question juive et des atrocités commises par la SS (les Einsatzgruppen) en Russie. Bien sûr, pour se justifier le haut clergé et l'Eglise en général a invoqué la lutte contre le bolchevisme mais il persista dans l'erreur jusqu'au bout: alors qu'Hitler est mort, le cardinal Bertram a demandé dans les jours suivants à ses prêtres de célébrer une messe de requiem afin que "le fils du Tout-Puissant" comme il appelait Hitler puisse être accueilli au paradis!"

"Pensez-vous que s'il était intervenu avec force, cela aurait pu changer la face de la guerre ?

Il y a quand même une série de constats frappants: Hitler n'avait pas du tout envie d'être affaibli sur son front intérieur et il y lâcha du lest à plusieurs reprises. Ainsi suite à la dénonciation par Mgr von Galen des massacres contre les handicapés, il a fait arrêter ce programme. Il a dû compter alors avec la réaction de nombre de mères de famille mais aussi de certains de ses soldats, des pères de ces enfants... Il a aussi fait interrompre le retrait des crucifix des écoles bavaroises en 1941. De même Pie XII n'a rien fait là où il aurait pu agir avec une certaine force: à propos de la Shoah hongroise qui intervient très tard dans le déroulement de la Seconde Guerre en 1944, il n'est vraiment intervenu que 21 jours après la libération de Rome par les Alliés le 4 juin 1944. Entendez qu'il n'y avait plus de danger à ce moment-là de le voir pris en otage ou de voir le Vatican bombardé comme on l'a parfois dit à cette époque. Pire, le pape Pie XII fut le seul chef d'Etat avec Hitler à recevoir en audience le dictateur croate Ante Pavelic. J'en suis dès lors venu à faire un plus terrible constat encore: si le Pape était viscéralement adversaire du bolchevisme, il était aussi un adversaire résolu des démocraties libérales et il s'inscrivait dans le large courant de l'époque en faveur d'un Ordre nouveau qui sacrifiait également sans réels remords les hommes politiques catholiques et l'action des mouvements chrétiens."

"Bon, vous déplorez l'attitude de Pie XII mais que dire de celle des autorités alliées? Ne sont-ils pas autant coupables de ne pas avoir agi davantage?

(...) Il est incontestable que eux aussi savaient et qu'ils n'ont pas fait ce qu'ils auraient pu faire. Par exemple le refus d'aider les Juifs pendant la conférence d'Evian en 1938 et de bombarder les chemins de fer vers Auschwitz pendant l'été 1944. Mais d'un autre côté, il ne faut pas oublier qu'ils ont jeté des milliers de soldats dans les combats. Ils ont quand même pris leurs responsabilités dans le conflit. Par contre, du côté du Vatican, le Pape n'a jamais utilisé sa très haute autorité morale et n'a, à ma connaissance, jamais excommunié un nazi. Je ne suis pas catholique, je ne suis pas croyant mais la béatification de Pie XII m'interpelle car imaginez que l'Eglise finisse par s'y rallier eu égard au passé de guerre. Etait-ce alors la volonté de Dieu de laisser commettre ces exactions? Ce serait une nouvelle gifle pour les Juifs. L'on pouvait aussi penser que ses successeurs auraient admis ce funeste manque de responsabilités. Mais là aussi, la déception a été grande. Ni Jean-Paul II, ni Benoît XVI qui en ont eu l'occasion en se rendant à Auschwitz n'ont été aussi loin, le pape allemand laissant même croire que ce n'était qu'une minorité de criminels de son pays d'origine qui avait permis que l'on commette la Shoah!"
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Dirk Verhofstadt, Pius XII en de vernietiging van de Joden, Houtekiet, 2008

dimanche 28 septembre 2008

Paul Newman (1925-2008)

Bye bye Blue Eyes, 27 septembre 2008.

Source: Le Figaro
"C'est une légende du cinéma qui disparaît. Paul Newman, longtemps surnommé "les plus beaux yeux d'Hollywood", s'est éteint vendredi des suites d'un cancer, selon une porte-parole de sa fondation, Newman's Own. Il était âgé de 83 ans.

Paul Newman, titulaire de 3 oscars, dont celui du meilleur acteur pour La couleur de l'argent en 1987, laisse derrière lui une carrière qui le place parmi les légendes d'Hollywood.

Né en 1925 à Shaker Eights, dans l'Ohio, d'un père d'origine allemande et israélite et d'une mère hongroise et catholique, Paul Newman est soldat durant la Guerre du Pacifique, avant d'étudier l'art dramatique au célèbre Actor's Studio. Il joue ensuite à Broadway, remarqué notamment dans Picnic de William Inge.
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Le cinéma l'accapare à partir de 1954 et de son premier film, Le Calice d'Argent, de Victor Saville. Mais c'est son premier grand rôle, dans Marqué par la haine de Robert Wise (1956), qui le fait connaître du grand public. On le compare alors à Marlon Brando ou James Dean. (...)
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L'un de ses proches, l'écrivain A.E. Hotchner, révélera à l'été 2008 que l'acteur est atteint d'un cancer du poumon en phase terminale. Paul Newman était réputé avoir composé sa propre épitaphe:
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"Ci-gît Paul Newman. Sa carrière d'acteur prit fin lorsque ses yeux bleus devinrent bruns"."

samedi 27 septembre 2008

Le CCOJB condamne les propos antisémites et anti-occidentaux tenus par Mahmoud Ahmadinejad

"Le CCOJB [Comité de Coordination des Organisations juives de Belgique] condamne fermement les propos antisémites et anti-occidentaux tenus par Mahmoud Ahmadinejad dans son discours à l'Assemblée Générale des Nations Unies ce 23 septembre. Une fois encore, le président de la République islamique d'Iran a profité de cette tribune pour dénoncer "le pouvoir d'une poignée de sionistes qui contrôlent l'économie mondiale et la politique internationale".

Cette déclaration est la dernière d'une longue série de provocations des plus hauts dignitaires iraniens. Aux appels réitérés de Mahmoud Ahmadinejad à "rayer Israël de la carte" ont répondu, entre autres, Ali Khamenei, Guide Suprême de la Révolution islamique, qui déclare qu’"il n'y a qu'une solution au problème du Proche-Orient: l'annihilation et la destruction de l'Etat d'Israël", et Mohammed Ali Ramin, Conseiller du président iranien, pour qui "les Juifs sont la source de maladies mortelles telles la peste et le typhus. C'est parce que les Juifs sont un peuple répugnant".

Le CCOJB appelle nos dirigeants à inviter les responsables des Nations Unies à condamner publiquement la haine antisémite et le programme génocidaire revendiqués par le régime iranien, ainsi qu’à demander l’application de l'article 6 de la Charte de l'ONU qui menace d'expulsion un membre qui viole ses principes fondateurs.

Un Etat qui, en 2006, accueille une conférence internationale négationniste et organise cette même année un concours de caricatures sur la Shoah n’a pas sa place dans un cénacle né, comme l’a rappelé l’ancien Secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan, "des cendres de la Seconde Guerre mondiale, après l'Holocauste".

Afin de tirer les enseignements du passé, il faut, comme l’a réclamé l’actuel Secrétaire général Ban Ki Moon, "appliquer au monde d'aujourd'hui et à celui des futures générations les leçons de l'Holocauste. Nous devons nous souvenir pour que cela ne revienne plus jamais. Il n'est pas suffisant de se souvenir, d'honorer et de pleurer les morts".

Le CCOJB place son entière confiance en notre ministre des Affaires étrangères Karel De Gucht qui, lundi prochain, s’exprimera au nom de la Belgique à la tribune des Nations Unies. Le CCOJB salue par ailleurs la position adoptée par la présidence de l’Union européenne, en la personne du ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner, pour qui "la condamnation ne suffit pas. Ces paroles soulignent l'urgence qu'il y a à prendre en compte la menace nucléaire iranienne, parce que la situation est extrêmement sérieuse et dangereuse".

Lors de la commémoration du 65ème anniversaire de l'Insurrection du Ghetto de Varsovie et de l'Arrêt du XXe Convoi de déportés juifs de Malines à Auschwitz, le Premier ministre Yves Leterme a déclaré rester "attentif à l’antisionisme moderne qui fait d'Israël une cible de l'antisémitisme latent, allant même jusqu'à remettre en question l'existence de cet Etat 60 ans après sa création". La préoccupation du CCOJB est en tous points fidèle à celle ainsi exprimée par notre Premier ministre."

Conseil Œcuménique des Eglises: Israël pratiquerait une politique d'apartheid

La Croix passe sous silence les propos incendiaires tenus par le pasteur Samuel Kobia, secrétaire général du Conseil Œcuménique des Eglises (COE), lors de son discours d'introduction (et depuis mis en ligne sur le site Internet du COE). Kobia a évoqué la situation d'apartheid qui prévaut dans la "terre promise" du fait d'Israël et la menace que l'occupation ferait peser sur la communauté chrétienne, sans mentionner que celle-ci fait l'objet d'actes d'intimidation et de terreur perpétrés par les islamistes : "la viabilité même de l'Eglise chrétienne indigène est menacée par les effets de l'occupation." (L'ccupation de Gaza à laquelle Israël a mis fin ? En Israël, où la communauté chrétienne ne cesse de croître ?) Le COE est coutumier du fait: NGO Monitor a déjà dénoncé la campagne de diabolisation d'Israël menée par l'organisation chrétienne.

Pour plus d'informations lire:

Repris du site de l'UPJF:

"A Berne, des théologiens chrétiens débattent de la "terre promise", E. Maurot

Le ton de cet aréopage est donné par cette phrase qui en dit long sur l'anti-israélisme - au demeurant notoire - du Conseil Œcuménique des Eglises, émise par son secrétaire : "Les Églises ont un rôle à jouer dans la démystification et l’exposé de la manipulation de la religion dans cette situation". Il flotte sur cette assemblée un parfum de "théologie de la Libération". L’internaute qui nous a sensibilisés à cet événement, passé quasiment inaperçu, donne son avis à ce propos. Nous reproduisons son texte après celui de "La Croix". (Menahem Macina).

Texte repris du journal La Croix du 16 septembre 2008
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À Berne, 85 théologiens de tous pays ont mis leur discipline à contribution pour une "paix juste" au Proche-Orient.
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Que peut la théologie face au conflit israélo-palestinien ? "À sa manière, beaucoup", ont répondu les 85 théologiens et théologiennes réunis par le Conseil œcuménique des Églises (COE), pour quatre jours de débats autour du concept biblique de "terre promise", à Berne (Suisse).
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"En son cœur, le conflit israélo-palestinien n’est pas un conflit religieux, mais la dimension religieuse lui est intimement mêlée, a souligné le pasteur Samuel Kobia, secrétaire général du COE, dans son discours d’accueil. Les Églises ont donc un rôle à jouer dans la démystification et l’exposé de la manipulation de la religion dans cette situation."

Elles doivent aussi travailler "pour le respect et la place légitime de toutes les religions dans la région", a ajouté le pasteur kenyan. Depuis l’Appel d’Amman, lancé en juin 2007, le COE est engagé dans la recherche d’une "paix juste" au Proche-Orient. Plus de 500 personnes ont déjà été envoyées pour des missions d’"accompagnement œcuménique" de trois mois, afin d’observer et de témoigner de la vie quotidienne des populations locales. (la suite)

vendredi 26 septembre 2008

Grèce: condamnation pour antisémitisme du magazine "Eleftheros Cosmos"

"Dieu merci, il ne reste même plus 1.500 juifs à Salonique..."

Communiqué de presse du Comité central des communautés juives de Grèce (Source: EJC )

"Following their conviction at first instance, the editor of the far-right Greek weekly "Eleftheros Cosmos" Dimitris Zafeiropoulos and journalist Theodoros Hatzigogos were tried on 18 September 2008 on appeal before a Three-Member Court of Appeals of Athens, and were unanimously sentenced to imprisonment for 5 months (with a three-year suspension) for anti-semitism (violation of Law 927/1979 against racism), for the article published in the newspaper’s 12 March 2006 issue, which stated : "Thank God, not even 1,500 Jews are left in Thessaloniki ...".

It is worth noting that the defense counsel was Kostas Plevris (!), the known anti-semite and Holocaust denier, who did not fail to plead in court with his familiar arguments against the Jews."
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Source: EJP (17.09.2007)
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""Elefteros Kosmos" (Free World) is a marginal extreme right wing weekly with no more than 800 copies in circulation. (...)
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A conviction based on the anti-discrimination law would constitute a legal precedent allowing for further prosecutions in the future against anti-Semitic literature in Greece.

Dozens of pro-Hitler magazines and books or specifically anti-Semitic - like the Protocols of the Elders of Zion - are being sold in nearly every kiosk and in bookstores in the country.

However nothing is done to deal with this hatred and Nazi propaganda despite the existence of anti-discrimination law.
The reasoning of the courts is that prosecuting this type of literature constitutes a violation of free speech.

Anti-Semitism in Greece, although not violent and institutionalized, is not a marginal ideology of a minority but is embedded in the mainstream society and manifests itself in religious contexts, education, politics and the media.

Recent research showed that 24% of Greeks do not want to have a Jew as a neighbour. The Greek mainstream media is one of the most fiercely anti-Israeli in Europe.

Around 4,000 Jews live today in Greece."

jeudi 25 septembre 2008

La Casa dos Bicos à Lisbonne accueillera la Fondation José Saramago

La mairie de Lisbonne a annoncé que la Casa dos Bicos (maison des pointes de diamant) - construite en 1523 par Brás de Albuquerque, qui s'est inspiré du palais Renaissance, dit des Diamants, à Ferrare - accueillera la Fondation de José Saramago, prix Nobel de littérature portugais.

On se souviendra que, se trouvant en Cisjordanie en 2002, Saramago avait provoqué un scandale en comparant à Ramallah à Auschwitz. A la journaliste qui lui fit remarquer l'absence de chambres à gaz, il avait rétorqué: "Pas encore" (entendez: ça viendra).

De retour en Espagne, où il vit, Saramago rédigea un essai incitant à la haine des juifs, du judaïsme et d'Israël : De las piedras de David a los tanques de Goliat (Des pierres de David aux tanks de Goliath), qui fut publié dans le quotidien El Pais. Paul Berman dans The Forward a analysé les délires de l'auteur et fait le constat amer que, inquiétant signe des temps, une diatribe contre le judaïsme écrite par un lauréat du prix Nobel trouve sa place dans les colonnes dans un des journaux les plus importants au monde: Bigotry in Print. Crowds Chant Murder. Something's Changed.
Ci-dessous la traduction de quelques extraits:

"Le blond David d’antan survole en hélicoptère les territoires occupés de Palestine. Il lance des missiles sur des innocents désarmés. Le délicat David d’antan conduit les tanks les plus puissants du monde et rase et détruit tout ce qu’il trouve sur son chemin. Le David lyrique qui chantait les louanges de Bethsabé, incarné à présent dans la figure gargantuesque d’un criminel de guerre nommé Ariel Sharon, lance le message 'poétique' qu’il faut au préalable en finir avec les Palestiniens pour après négocier avec ceux qui restent." (...)

"Mentalement intoxiqués par l’idée messianique du grand Israël qui leur permettra de concrétiser enfin les rêves expansionnistes du sionisme le plus radical ; contaminés par la 'certitude' monstrueuse et indéracinable que, dans ce monde catastrophique et absurde, il existe un peuple élu de Dieu et que, de ce fait, et au nom des horreurs du passé et des peurs du présent, toutes les actions inspirées d'un racisme obsessionnel, psychologiquement et pathologiquement exclusiviste, sont automatiquement justifiées et autorisées ; éduqués et endoctrinés dans l’idée que toute souffrance déjà infligée, ou en cours d'infliction, ou qui sera infligée, à n’importe qui d’autre, mais en particulier aux Palestiniens, sera toujours inférieure aux souffrances qu’eux-mêmes ont vécues pendant l’Holocauste, les juifs grattent sans cesse leur propre plaie pour qu’elle n'arrête pas de saigner, pour la rendre incurable, et ils l'exhibent au monde comme s’il s’agissait d’un drapeau. Israël s’approprie les terribles paroles de Dieu dans le Deutéronome : "à moi la vengeance, à moi la rétribution". Israël veut que nous nous sentions, directement ou indirectement, tous coupables des horreurs de l’Holocauste ; Israël veut que nous renoncions à notre plus élémentaire faculté de jugement critique pour que nous nous transformions en un docile écho de sa volonté ; Israël veut que nous reconnaissions de jure ce que pour eux constitue déjà un exercice de facto : l’impunité absolue. Du point de vue des juifs, parce qu’ils ont été torturés, gazés et incinérés à Auschwitz, Israël ne pourra jamais être soumis à la loi. Je me demande si les juifs qui sont morts dans les camps de concentration nazis, ceux qui furent persécutés tout au long de l’histoire, ceux qui sont morts dans les pogroms, ceux qui furent oubliés dans les ghettos, oui, je me demande si cette immense multitude de malheureux n’aurait pas eu honte des actes infâmes que leurs descendants commettent. Je me demande si le fait d’avoir tant souffert ne serait pas la meilleure raison de ne pas faire souffrir autrui."

A lire également sur le même sujet:
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Une croix gammée à la place de l’étoile, Alain Finkielkraut, L'Arche
- Mots à maux.
En comparant Ramallah à Auschwitz, le romancier José Saramago fait preuve d'un tragique mépris des mots, aux conséquences graves, Elie Barnavi, Libération
-
The Road to Tehran, Polite society helped pave the way for Iran's Holocaust conference, Brett Stephens, WSJ

mardi 23 septembre 2008

La "question noire" française au miroir américain

Louis-Georges Tin, Maître de conférences à l'IUFM d'Orléans, porte-parole du Conseil représentatif des associations noires (CRAN) répond aux questions de Jean Birnbaum et Benoît Hopquin du Monde (extraits)
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"Au début du XXe siècle, des écrivains noirs américains voyaient dans la France un exemple en matière de lutte contre les discriminations. Comment expliquer qu'aujourd'hui Barack Obama soit en position d'être élu président, alors que, dans notre pays, hors DOM-ROM, il n'y a qu'une seule députée noire ?
C'est certain, les Etats-Unis donnent l'impression d'avoir beaucoup plus avancé que la France en cinquante ans. Hier, il y avait la ségrégation, aujourd'hui il y a Barack Obama. Cela s'explique par une politique volontariste qui s'appelle l'"affirmative action" (discrimination positive), qui a donné des résultats certes insuffisants, mais importants. Au-delà du cas Obama, deux chiffres donnent un peu la mesure de cette évolution sociale : en 1960, 13 % des Afro-Américains appartenaient aux classes moyennes, ils sont 66 % en 2000. Là-bas, on a pris la question noire à bras le corps, alors qu'en France elle est restée longtemps ignorée. Ignorée de tous : à la fois des mouvements racistes et des mouvements antiracistes.
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Les premiers ne parlent guère de la question noire ; ce qui est fondamental à leurs yeux, c'est la question nationale : le Front national est national. Il invoque "la préférence nationale", pas la suprématie blanche. Il s'intéresse à l'identité nationale et aux immigrés, qui sont souvent noirs, mais ce n'est pas en tant que tels qu'il s'intéresse à eux (ce qui ne veut pas dire que le FN ne soit pas raciste, évidemment). Or les antiracistes ne parlent pas davantage de la question noire, puisque, comme ils le disent, il n'y a pas de race noire. Donc pour des raisons tout à fait différentes, cette question a été délaissée en France à la fois par les mouvements racistes et les mouvements antiracistes. (...)
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Selon un sondage réalisé en France, 82 % des personnes interrogées affirment qu'elles voteraient Barack Obama si elles étaient américaines. Mais choisiraient-elles un candidat noir lors d'une élection présidentielle ici ?
D'une manière générale, en France, on aime beaucoup les Noirs d'Amérique... Si vous prenez un discours de Barack Obama, de Martin Luther King ou de Jessie Jackson, et que vous le montrez à un Français, il le jugera formidable. Si vous lui dites qu'il a été prononcé par un Noir français, il vous dira : "Attention au communautarisme !" En France, critiquer le racisme des autres, on sait faire, surtout s'il s'agit des Américains. Mais balayer devant sa porte, c'est plus difficile.
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Alors, peut-on imaginer un(e) candidat(e) noir(e) à l'Elysée ?
Pourquoi pas ? En réalité, l'obstacle majeur, ce n'est pas tant l'électorat : les études montrent que les candidats noirs présentés par les partis politiques ici ou là font des scores tout à fait honorables. Le problème réside plutôt dans les partis politiques, peu enclins à accorder sa vraie place à la diversité, qu'il s'agisse d'ailleurs des femmes, des Noirs ou des Arabes, par exemple. C'est là que se trouve le verrou principal. Mais si j'étais pessimiste, je ne serais pas ici à me battre pour défendre ces idées. "
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lundi 22 septembre 2008

Rachida Dati parle de "la relation privilégiée de la France avec Israël"

Source: Jerusalem Post

"La garde des Sceaux qui a entamé sa visite samedi sur le Mont du temple (Esplanade des mosquées) a eu le temps en deux jours de rencontrer des personnalités israéliennes et palestiniennes puis de donner une conférence à Hertzliya avant de participer à une réception pour la communauté française d'Israël à Tel-Aviv.

Ce voyage, le premier depuis qu'elle est ministre a été qualifié par son entourage de "productif".

La ministre qui a rencontré successivement ses homologues palestiniens et israéliens s'est également entretenue avec le président de l'État hébreu, Shimon Peres.

Lors de sa conférence à l'institut interdisciplinaire d'Hertzliya devant plus de 200 personnes, elle a insisté sur "la relation privilégiée de la France avec Israël".

Rendant hommage à la démocratie israélienne, l'ancienne porte-parole du candidat Nicolas Sarkozy a repris les thèmes chers au président français notamment la "nécessité du dialogue avec les Palestiniens". (...)

Racontant sa visite à Ramallah, elle a affirmé avoir insisté auprès des ses interlocuteurs palestiniens pour un renforcement de la lutte contre le terrorisme.

"Les palestiniens doivent renoncer à la violence, on ne discute pas avec le terrorisme, on le combat", a-t-elle également déclaré.

Après avoir déposé une gerbe sur le lieu du meurtre de l'ancien Premier ministre Yitzhak Rabin, Mme Dati a rencontré à la résidence de l'ambassadeur de France en Israël des représentants de la communauté française d'Israël.

Dans un rapide discours, elle a une fois de plus rappelé les engagements de Nicolas Sarkozy et du gouvernement français pour la sécurité d'Israël.

Pour le président du CRIF, Richard Prasquier qui l'accompagnait dans ce voyage, la ministre qui a "une relation très forte avec la communauté juive française a reçu un accueil chaleureux qui montre la cote d'amour des Israéliens pour sa personne"."

Voir également:
À Jérusalem, Rachida Dati séduit les Israéliens, Le Figaro
French Minister Fadela Amara felt at home in Israel

Dieudonné et le théâtre Varia de Bruxelles - "incroyable bourde"

Le représentation de Dieudonné, humoriste proche du parti d'extrême-droite français, Front national, prévue en octobre au théâtre Varia a donc été annulée.

Quelques observations s'imposent:

-... Le spectacle est toujours annoncé dans la brochure sur le site Internet du théâtre. On peut lire en page 13: "L’artiste Dieudonné arrive avec le meilleur de lui-même!"). Il y fait l'objet d'éloges et de comparaisons très flatteuses : Coluche et Desproges (or celui-ci déclarait: "On peut rire de tout, mais pas avec n'importe qui", et de toute évidence pas avec l'extrême-droite). Ce maintien pourrait mener à croire que la décision d'annulation n'a pas été si consensuelle que ça. D'autant plus que la direction "refuse de commenter cette incroyable bourde" (voir article ci-dessous).

- ...Une pétition lancée par Bonnie Productions, société gérée par l'humoriste, destinée à renverser la décision est loin de rencontrer un franc succès auprès du public bruxellois - ayant recueilli à peine 681 signatures en deux semaines, dont beaucoup venant de France. Il y est prétendu que le Varia a rompu le contrat en raison de "plaintes" et de "menaces" : "Outre les plaintes, nous avons reçu des menaces à la perspective de la présentation de votre spectacle dans notre théâtre". Des menaces ? Vraiment ? Venant de qui ?

Article repris du site du magazine LeVif-L'Express: Dieudonné: ex-humoriste

"Lassés de ses bravades nauséabondes, les médias le boudent. Mais il parvient encore à faire parler de lui. Le parrain de sa fille Plume, qu'il a baptisée le 11 juillet dernier dans une église traditionaliste de Bordeaux, n'est autre que... Jean-Marie Le Pen. Oui, oui, le leader du Front national lui-même, auquel Dieudonné serre la poigne publiquement depuis deux ans !

Plusieurs fois condamné pour ses propos antisémites (il a notamment qualifié la mémoire de la Shoah de "pornographie mémorielle"), l'ancien comparse du comique Elie Semoun a, semble-t-il, définitivement pété les plombs. Son discours dépasse désormais celui de l'humour. Des délégations du FN assistent à ses spectacles de propagande et Le Pen soutient financièrement sa boîte de production.

Dieudonné et le théâtre Varia.

Tout cela n'a pas empêché le théâtre Varia, à Bruxelles, de programmer, pour sa vingtième saison, le provocateur-né. Alerté, le conseil d'administration de l'institution culturelle, présidé par le socialiste Yvan Mayeur, a unanimement voté l'annulation du spectacle, prévu en octobre.

Au Varia, on refuse de commenter cette incroyable bourde. Quant à Dieudonné, il fait circuler une pétition sur Internet pour pouvoir jouer à Bruxelles et prépare, sans doute, son prochain coup fumeux."

Voir également:
Front National, Le généreux coup de pouce de Le Pen à Dieudonné, Le Parisien
Quand Le Pen louait le théâtre de Dieudonné, Libération
Des voix s'élèvent contre la présence de Dieudonné au Théâtre Varia de Bruxelles

vendredi 19 septembre 2008

De Siné aux crimes dans la Shoah…, par Jean-Jacques Moscovitz

Texte repris du site de David Genzel

"Siné a à rendre raison de son "Qu’ils meurent !" proféré à l’encontre des juifs en 1982 [1], il le doit à des millions de disparus.

Pas plus que n’importe qui, les juifs n’ont à expliciter l’antisémitisme, l’anti-judaïsme, ou encore l’anti-sionisme. C’est aux auteurs de tels propos, de tels actes écrits à en dire leurs raisons, ce qui implique qu’ils disent les avoir dits, et d’où ils proviennent. C’est là une nécessité éthique minimale à tout débat possible sur de tels enjeux, c’est l’exigence que tout débat se supporte d’un tel pacte de fonds au départ. Car l’antisémitisme quel qu’il soit, avoué ou non, su ou non, peut être le prélude à bien plus grave, chacun le sait aujourd’hui.

Quand Siné donnera-t-il ses raisons, celles qui le concernent, lui qui, dans sa violence inscrite dans ses propos sur le mariage d’une femme juive avec le fils Sarkozy, lance qu’il préférerait "une musulmane en tchador" à "une juive rasée" [2].

Le conflit médiatique au sein de Charlie Hebdo, le journal dirigé par Ph. Val, est ici dépassé. Un tel débat sur de telles questions l’est aussi, car il y a là fracture, attaque du fonds de ce pacte radical sans quoi dés lors tout est grave, immensément.

A suivre ce fil, se révèle qu Il n’y a, en effet, nul "besoin des outrances de Siné" comme l’avance Mr Laclavetine dans Le Monde du 1er août [3], où il voit ainsi l’affaire Siné : "Et si les remous de l’affaire qui secoue Charlie Hebdo étaient révélateurs du conformisme de nos sociétés, sidérées par le poids grandissant des communautarismes ? Une atmosphère étouffante qui explique le soutien qu’a reçu le dessinateur ?" … Pour mieux respirer souligne donc le défenseur du caricaturiste. Ne vaudrait-il pas mieux qu’il s’écoute d’abord lui-même dès lors qu’il conclut son texte d’un "Ouvrez ! on étouffe ici !" ? Serait-ce là encore quelque maladresse, un oubli se levant à son insu et s’adressant à ceux morts asphyxiés dans les chambres à gaz d’Auschwitz… ? Je pose la question. Le film ‘L’œuf du Serpent’ de Bergman ne s’en retrouvera que plus actuel…

Oui, un pacte de fonds est à accepter pour permettre ensuite un débat car la maladresse ici guette à tout instant [4], et il convient de la reconnaître, oui, car sinon tout est possible à nouveau, il y a toujours urgence de le dire. Preuve en est ces propos de Siné - et ses excuses auprès de la Licra, vaines à l’évidence désormais- lors de l’attentat en 1982, rue des Rosiers jetés sur les ondes de Carbone 14 : "je suis antisémite et je n’ai plus peur de l’avouer, je vais faire dorénavant des croix gammée sur tous les murs… je veux que chaque juif vive dans la peur, sauf s’il est propalestinien. Qu’ils meurent !" [5].

Si qualifier de maladresses des propos comme ceux de Laclavetine, permet de repérer des dérives antisémites, ici, dans l’exemple de Siné le moment de la maladresse (!) est déjà largement dépassé, car avoué, il est désormais symptôme, une organisation fixée. Les propos de Siné sont de l’ordre du symptôme. De quoi ? d’un profit non élaboré, d’une jouissance sue ou non, venue du collectif européen des années 40 et aujourd’hui plus ou moins organisée en discours antisémite, raciste, de haine de masse…

Un tel symptôme signe souvent une absence de prise en compte d’éléments propres à la filiation personnelle, aux discours familiaux non élaborés…

C’est dans de tels passages de non dits/mal dits entre espaces du collectif et dimension de l’individu que se produisent des dérapages, qui peuvent nourrir bientôt le pire chez d’autres. Repérés ils permettent une cessation possible de tels symptômes si celui qui en est porteur accepte de les prendre en charge.

Par pire, entendons que des propos comme ceux de Siné peuvent servir à certains dans un usage pervers de jouissances erratiques post génocidaires directement venues des camps nazis. Son "Qu’ils meurent !", outre qu’il indique combien le meurtre de masse est source de telles jouissances à la portée politique de grands et petits délinquants, mais aussi qu’il y a là un vœu de meurtre infiniment caché bien qu’avoué puisqu’il a fallu plus de 25 ans pour le désigner enfin (1982-2008).

Ainsi voit-on que telle ou telle maladresse (!) à propos de la haine des juifs, comme allant de soi encore de nos jours, peut faire début du pire. D’abord symptôme chez certains , elle peut entraîner chez d‘autres une organisation politique perverse du lien à autrui. Puis, saut qualitatif à dire pour conclure -ce n’est pas le cas pour quiconque dans " l’affaire Siné" - le politique un jour ou l’autre peut s’emparer de ces prémisses, pour construire un mensonge de façon voulue, voilà le ‘négationnisme’ ; total ou partiel , il est puni par la loi Gayssot. Pourquoi ? Parce qu’il est inhérent aux meurtres de masse ; il les indique avant, pendant et après les crimes.
Jean-Jacques Moscovitz
(Psychanalyste)"

[1] Cf : infra in "Pour Philippe Val, Charlie Hebdo et quelques principes. Des intellectuels estiment intolérable de voir Siné transformé en martyr de la liberté d’expression".
[2] Cf. Le Monde du 21.07.08 in l’article de Bernard-Henri Lévy "De quoi Siné est-il le nom ?".
[3] Cf. Le Monde du 01.08.08 in les Débats p.14 l’article de J-M. Laclavetine : "Nous avons besoin des outrances de Siné".
[4] Cf. le rectificatif de L. Joffrin in nouvelobs.com du 28. 07. 08.
"Tout est là, l’association du juif, de l’argent et du pouvoir dans une phrase qui stigmatise l’arrivisme d’un individu", affirme le directeur de Libération. Il reconnaît par ailleurs que "l’apparition du mot 'race' dans un texte antiraciste n’est pas heureuse", à propos de son article du 25.07.08 dans Libération.

[5] Ibid note 1.

L'antisémitisme reste élevé en Europe, surtout en Espagne


Le sondage que vient d'effectuer l'institut Pew confirme que, à l’exception de la Grande-Bretagne, l’antisémitisme reste élevé et est en constante augmentation en Europe.

Pourcentage des sondés ayant une opinion défavorable des juifs :

Britanniques :........9% (dont 3% très défavorable)
Français :............20% (dont 6% très défavorable)
Allemands :..........25% (dont 4% très défavorable)
Polonais :............36% (dont 11% très défavorable)
Russes :..............34% (dont 12% très défavorable)
Espagnols :..........46% (dont 18% très défavorable)

Les Etats-Unis continuent à être le pays qui a le plus de sympathie envers les juifs (à peine 7% expriment une opinion défavorable (dont 2% très défavorable)).
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Il est rassurant de constater que, contrairement aux craintes suscitées par la publication de l’œuvre de John Mearsheimer et Stephen Walt "Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine", celle-ci n’a pas eu d'impact négatif dans l'opinion américaine.

En ce qui concerne la Grande-Bretagne, le faible pourcentage du sentiment antisémite s'explique probablement par le fait que plusieurs quotidiens (Times, Telegraph, Daily Mail etc) ont une couverture équilibrée du conflit israélo-arabe et que des centaines de blogs israéliens, américains et britanniques (Engage, Z Word, Harry's Place, Norm blog, A Liberal Defence of Israel etc) se battent contre la désinformation et la diabolisation d'Israël, grands vecteurs d'antisémitisme.
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L'Espagne, un cas à part
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Après le sondage réalisé par l’ADL en juillet 2007, celui-ci vient confirmer que l’Espagne est le pays européen où le sentiment judéophobe est le plus répandu atteignant un niveau alarmant (46%).
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Plus de la moitié des personnes interrogées en Espagne (52%), 50% en Allemagne et 23% en France et en Grande-Bretagne perçoivent les musulmans de manière défavorable.
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mercredi 17 septembre 2008

Jérusalem : Mairie du monde entier pendant 4 jours

Source: article de Julien Bahloul pour Guysen International News

"Du 14 au 18 septembre, Israël s’est transformé en un hôte particulièrement accueillant à l’occasion de la 26e édition de la Conférence des Maires, qui réunit cette année plus de 60 chefs de municipalités du monde entier. Certains d’entre eux font partie des pays qui n’entretiennent pas de relations diplomatiques avec l’Etat hébreu, et l’enjeu est donc de taille.

La Conférence des Maires de Jérusalem est un événement international unique en son genre. Chaque année, différents leaders du monde entier se retrouvent dans la ville sainte pour aborder des sujets liés à la qualité de vie. Au-delà ces thématiques, l’enjeu est également politique.

Incontestablement, Jérusalem veut profiter de son atout historique et culturel pour être un centre de rayonnement mondial. (...)

La diversité des langues montre l’importance de l’évènement. Moment d’échange privilégié, le repas permet à tous les convives d’échanger des propos avec, pour toile de fond, le magnifique horizon de Jérusalem.

C’est le moment qu’Yitzhak Herzog, ministre des Affaires sociales, de la diaspora et de la lutte contre l’antisémitisme a choisi pour intervenir : "je suis heureux de m’adresser à vous aujourd’hui car j’en suis convaincu, nous sommes tous amis". "Cette réunion constitue un pas de plus vers la place centrale que Jérusalem doit occuper dans le monde".

Avant d’aborder les thèmes directement liés à la conférence, le ministre tient à interpeller les maires sur un sujet qui lui tient à cœur :

"Nous voulons vous faire part de notre inquiétude face à la montée de la haine antijuive dans certains endroits du monde. Cette haine passe aujourd’hui par celle d’Israël. Je vous demande de vérifier ce qu’il se passe dans vos villes. En tant qu’élus, vous devez être des modèles d’éducation et de lutte contre l’antisémitisme". (...)

Le dirigeant de la ville du Turin, en poste depuis 2001, découvre Israël pour la première fois de sa vie. Il explique à Guysen International News les liens qui unissent sa ville à Israël :

"L’équipe municipale précédente avait mis en place un jumelage tripartite qui réunissait Turin, Haifa et Gaza. Malheureusement, pour les raisons que vous connaissez, nous n’entretenons plus de relations, ni avec l’une, ni avec l’autre". "Juste après le salon du livre de Paris, Turin a également convié Israël en tant qu’invité d’honneur lors de sa foire du livre. En dépit du millier de manifestants anti-israéliens, qui n’ont d’ailleurs pas hésité à brûler le drapeau d’Israël, le nombre de visiteurs a été plus élevé que les années précédentes".

A la question de savoir comment les Turinois jugent la venue de leur maire à Jérusalem, il répond : "presque tout le monde était d’accord. En réalité l’opposition, comme lors de la foire du livre, venait de quelques partis d’extrême gauche, mais ils sont minoritaires". "Je suis content d’être ici parce que, contrairement aux réunions européennes auxquelles je suis habitué, l’occident n’est pas la seule partie représentée". En ce qui concerne le statut de Jérusalem il affirme qu’en cas d’accord avec les Palestiniens, il serait "heureux de pouvoir se rendre en paix dans ce qui sera la capitale d’Israël".

La République de Guinée, qui n’entretient pas de relations diplomatiques avec l’Etat hébreu, était elle aussi représentée en la personne du maire de Conakry, capitale du pays. M. Yamoussa Yass Sylla a ainsi expliqué à Guysen que sa visite a été organisée par l’ambassadeur d’Israël au Sénégal.

"J’espère que ma venue sera le point de départ vers la création d’un partenariat, en particulier sur l’agriculture. Nous sommes très impressionnés des prouesses israéliennes et nous aimerions partager les savoirs de ce pays". "Je suis venu à Jérusalem car j’étais curieux de découvrir cette ville. Et, après l’avoir un peu visité, je peux dire qu’elle mérite qu’on parle autant d’elle. C’est un lieu universel ! C’est à Israël de décider où doit-être sa capitale, aucune nation extérieure n’a son mot à dire".

La Turquie, alliée de longue date de l’Etat juif, a pris part au débat via la voix du maire de Kadıköy, district d’Istanbul.

"Notre ville n’a aucun lien avec une municipalité israélienne, mais nous en sommes en négociations avec Petah Tiqva pour établir un jumelage. Nous y tenons réellement". Le maire explique que beaucoup de Juifs turcs ont immigrés en Israël mais n’ont pas oublié pour autant leurs origines. A la question de savoir comment sa municipalité a régi à l’annonce de son voyage en Terre sainte, le maire de Kadıköy explique : "j’en ai parlé à beaucoup de monde et tous étaient très enthousiastes. Ils estimaient que c’est un voyage intéressant. Si Jérusalem est la capitale d’Israël, elle est aussi la capitale mondiale de la foi".

Le pari semble donc réussi pour l’Etat d’Israël qui, en ce 60ème anniversaire, tient plus que jamais à faire connaitre la réalité de son pays, son histoire, sa culture, ses forces mais aussi ses faiblesses."

mardi 16 septembre 2008

Benoît XVI : Etre antisémite, c’est être antichrétien

"Etre antisémite, c’est être antichrétien"
Henri de Lubac, S.J. (1896-1991)

"A cause de ce qui nous unit et à cause de ce qui nous sépare, nous avons une fraternité à fortifier et à vivre."

Recevant une délégation de la communauté juive de France à la Nonciature, comprenant notamment Richard Prasquier, le président du CRIF, Joseph Sitruk, le grand rabbin de France, Gilles Bernheim, son successeur élu, et Joël Mergui, le président du Consistoire central et de Paris, Benoît XVI a rappelé la phrase de l’un de ses prédécesseurs, Pie XI, qui avait déclaré en 1938 : "nous, Chrétiens, sommes spirituellement des sémites et ne pouvons pas être antisémites."

Benoît XVI a déclaré que "l’Eglise s’élève contre toute forme d’antisémitisme, dont aucune justification théologique n’est recevable". Il s’est appuyé sur le théologien Henri de Lubac, qui avait dit : "Etre antisémite, c’est être antichrétien."

Le Pape a également souligné que l’Eglise respecte l’Alliance conclue par le Dieu d’Abraham, Isaac et Jacob. (...).

L'intégralité du discours du président du CRIF, vendredi 12 septembre 2008 à la Nonciature
L'intégralité du discours de Benoît XVI devant la communauté juive

Source: CRIF

lundi 15 septembre 2008

Des voix s'élèvent contre la présence de Dieudonné au Théâtre Varia de Bruxelles

Deux bloggueurs déplorent la venue de l'humoriste français Dieudonné au Théâtre Varia de Bruxelles qui fête son 20e anniversaire.

Les 20 ans du Varia sous le signe de l'antisémitisme, blog Laïcité et société:

"Le théâtre Varia, honorable institution culturelle bruxelloise présidée par le socialiste Yvan Mayeur, propose dans la programmation de son 20e anniversaire le nouveau spectacle de Dieudonné, antisémite multirécidiviste notoire, convaincu d'incitation à la haine raciale, condamné par le tribunal correctionnel de Paris à 5 000 euros d’amende pour propos antisémites et qui vient de faire du sympathique Jean-Marie Le Pen le parrain de son bébé. Bravo donc au Varia pour cette contribution à l'élévation culturelle de notre jeunesse et pour cette pierre apportée à l'édification du temple de l'émancipation et de la tolérance. Peuple laïque, debout!"

antisémite? mais pas du tout!, blog de Michel Gheude:

"(...) Mes amis du Théâtre Varia, eux, programment Dieudonné cette année. Pas d'état d'âme : il est drôle, et même bonne conscience (critique comme il se doit): "il tire tous azimuts sur une société au paroxysme de la contradiction".

Il va donc falloir vivre avec ça : l'humour antisémite, à condition de soutenir mordicus qu'il ne l'est pas, est devenu une forme honorable de l'esprit anticonformiste.

Nous aurons donc tous dans les années qui viennent quelques amis antisémites et surtout beaucoup d'amis qui ne les trouveront pas antisémites! antisémite? mais pas du tout!"

Extrait du programme du Théâtre Varia (rien sur ses condamnations, rien sur ses relations avec le Front National et la Tribu Ka):

"Controversé, boycotté, condamné, cloué au pilori médiatico-politique du pays hexagonal d’à côté; interdit de séjour sur les antennes après avoir commis un sketch comme on commet une faute grave dans une émission télévisuelle qui, malgré la possibilité de réagir "en direct", a sorti le parapluie après les coups; ayant tiré un trait sur la politique après avoir, dit-il, "cerné tous les contours de la démocratie" et sans en omettre un seul puisque la démocratie elle-même les tolère tous: voici l’artiste Dieudonné qui revient sur le devant de la scène avec le meilleur de lui-même. Celui qu’on aime et qu’il est avant tout, un humoriste doublé d’un talent d’acteur indéniable, un formidable comédien qui, à l’instar de Coluche ou de Desproges, tire tous azimuts sur une société au paroxysme de la contradiction."

La Libre Belgique (16.07.2008):

"L'humoriste français Dieudonné, condamné à plusieurs reprises pour des propos sur la Shoah et les juifs, a choisi le dirigeant d'extrême droite Jean-Marie Le Pen comme parrain d'un de ses enfants, a déclaré mercredi le chef du Front National (FN). (...)

Dieudonné a été condamné pour avoir parlé de "pornographie mémorielle" à propos de la Shoah, ainsi que pour avoir comparé les juifs à des "négriers". Ancien pourfendeur de l'extrême-droite --il a été candidat contre une responsable de ce parti aux législatives de 1997--, Dieudonné s'est rapproché à l'occasion de la dernière campagne présidentielle de Jean-Marie Le Pen. Il s'était notamment rendu à la fête du FN en novembre 2006, avant qu'une partie de l'état-major de ce parti ne s'affiche à l'un de ses spectacles à Paris."

vendredi 12 septembre 2008

"Psychodrame Nakba", une petite farce belge ?

"Un jeu de rôle sur la Nakba organisé en mai à Nivelles par un collectif citoyen a suscité l’indignation de la communauté juive. Ce théâtre de rue est-il seulement grotesque ou s’inscrit-il dans une tradition antijudaïque du Moyen-Age ?

Le 24 mai 2008, au marché de Nivelles, le collectif Paix Juste au Proche-Orient joue une "saynète reproduisant l’expulsion des Palestiniens lors de la création d’Israël en 1948". Des militaires israéliens casqués, menaçant de leurs armes des civils palestiniens, les entrainent à travers la foule du marché, mains sur la tête, pour les enfermer dans un camp... En distribuant un tract aux badauds, témoins dociles du "drame", les organisateurs de cette manifestation déclarent : "Nous voulons attirer l’attention sur la situation du peuple palestinien subissant les conséquences des décisions de l’Occident et de l’ONU en 1948". L’un d’entre eux n’hésitera pas à lier le sort des Palestiniens ("4,5 millions de réfugiés parqués dans des camps") à l’histoire locale : "Nivelles sera attentive à notre message, car elle aussi a vécu l’exode en 1940, quand les Allemands ont bombardé la ville"... De la mémoire de mai 40 en Brabant à celle de mai 48 en Palestine... Un amalgame manifeste et volontaire que renforce le jeu des "soldats israéliens" dont les cris gutturaux et les violences burlesques évoquent les Allemands des comédies de guerre d’antan, façon La Grande vadrouille... (...)

Antijudaïsme chrétien
Mais pour la communauté juive, cette "Nakba pour rire" évoque surtout le terrifiant imaginaire antisémite qui, d’un bout à l’autre de l’Europe chrétienne, a figuré si longtemps au répertoire du folklore et des traditions festives, en particulier dans les commémorations annuelles de la Passion du Christ. Les rites et les processions de la Semaine Sainte incitaient les jeunes chrétiens à la vengeance contre le "peuple déicide". On connait la représentation de Oberammergau (Bavière), dont les habitants jouent tous les dix ans le drame de la Passion, et comment elle fut applaudie par Hitler qui y voyait un modèle de propagande antisémite. Joël Kotek, historien de la Shoah et spécialiste de l’imagerie antisémite, esquisse cette filiation religieuse du "psychodrame Nakba" : "Cette "fiction politique" nous replonge dans le théâtre eucharistique, qui assignait au Juif un rôle doctrinal d’ennemi absolu du genre humain. Les travaux pionniers de Léon Poliakov ont montré comment furent établis et diffusés à travers l’Europe, tout au long du Moyen Age et de la Renaissance, les imaginaires et les stéréotypes de l’antijudaïsme : le Juif errant et usurier, le Juif profanateur du Saint Sacrement, le Juif infanticide préparant le pain azyme avec le sang de jeunes chrétiens tués rituellement pour perpétuer le meurtre du Christ... Le jeu de Nivelles apparaît bien par son manichéisme comme le lieu de cristallisation, de relais et de diffusion du nouvel antisionisme qui reprend les codes de l’antijudaïsme chrétien. Ce théâtre de rue met en scène des Israéliens improbables qui n’hésitent pas à s’en prendre à la figure de l’enfant. L’image du Juif ennemi du genre humain est remplacée par celle de l’Israélien, ennemi des nations. Le cas de Nivelles nous montre le cheminement des stéréotypes, de l’anti-judaïsme chrétien à l’antisémitisme moderne, nous révélant ainsi leurs racines insoupçonnées et leur inaliénable puissance". L’historien souligne les liens entre le "psychodrame Nakba" et l’antijudaïsme chrétien, jadis si puissant dans nos contrées, en particulier à Bruxelles, à travers le culte du "Très-Saint Sacrement de Miracle". Les hosties, "profanées" par les Juifs (1370) et conservées à la cathédrale Saint-Michel, ont fait l’objet d’une imposante religiosité populaire jusqu’à la fin du 19e siècle. Dans le nouvel imaginaire antisémite, la mémoire des crimes du peuple déicide fait place à la haine d’Israël, "coupable de génocide" envers le peuple palestinien.

Loin de sensibiliser l’opinion publique belge à la tragédie palestinienne, les amalgames grossiers du jeu de rôle nivellois n’aboutiraient-ils pas à ressasser le sempiternel thème du Juif ennemi du genre humain ?

L'histoire derrière la farce
Conseiller scientifique au Musée de l’Europe, Elie Barnavi souligne l’absence totale de vision historique et politique du "psychodrame Nakba" dont il a vu les vidéos : "C’est un spectacle grotesque, incroyable d’infantilisme et sans grand impact à en juger par les visages ébahis des spectateurs. On y trouve ce côté surréaliste, ce caractère cocasse que j’imagine involontaire. Une blague belge ! Mais c’est aussi une farce malsaine, qui ne contribue en rien à l’avancée du processus de paix. Malsaine aussi pour la démocratie belge tant elle témoigne d’un niveau zéro de la pensée politique. Une mascarade pénible qui prétend rendre compte d’une réalité complexe par un théâtre de la Passion absurde ! Ce qu’on a vu à Nivelles est la manière la moins politique de parler d’une réalité dure : l’histoire d’une guerre civile, suivie par l’invasion des armées arabes et l’exode de 700.000 Palestiniens dont près de la moitié furent expulsés manu militari...". (...)".

Article de Roland Baumann, paru dans la revue Regards

Psychodrame antisioniste à Nivelles (dossier du CCOJB)

Un siècle de trahison. La diplomatie française et les Juifs, 1894-2007, par David Pryce-Jones

"L’ historien britannique David Pryce-Jones vient de publier un essai sur la diplomatie française et les constantes de son action envers le monde juif au cours du siècle dernier.
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Les exemples ne manquent pas où de grands pays n’ont pas respecté leurs engagements ou agi contre leurs intérêts. Pour David Pryce-Jones, la singularité du Quai d’Orsay réside dans sa persévérance : pendant plus de cent ans, la diplomatie de la République est restée obstinément fidèle à une ligne politique, "la politique arabe de la France", politique stérile ou source d’événements graves dont la France a été et est encore aujourd’hui l’une des victimes.
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La " politique arabe de la France*"
La politique arabe de la France est fondée sur un concept simple : pour demeurer une grande puissance, la République se doit de soutenir la cause du vaste monde arabe. Elle ne s’est écartée de ce principe de base que pendant le conflit algérien où la rébellion était soutenue par la Ligue arabe. Cette période s’achèvera en 1962 avec l’indépendance de l’Algérie.
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Pour Pryce-Jones, les intérêts pétroliers ont, à l’évidence, une place dans ce parti-pris en faveur des Etats arabo-musulmans, notamment à propos de l’Irak et de l’Iran. Sans doute aussi la rivalité avec la Grande-Bretagne a-t-elle joué un rôle à un époque où les deux nations cherchaient à s’imposer au Proche-Orient après l’éviction de l’Empire ottoman.
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Mais ces objectifs non dissimulés n’expliquent pas tout : un autre facteur, moins avouable, interviendrait pour l’historien, celui d’un anti-sionisme teinté d’antisémitisme, expliquant l’indifférence, voire la complaisance, de grands intellectuels du Quai d’Orsay vis-à-vis de la persécution des Juifs par l’Allemagne nazie. Après la guerre de 39-45, certains diplomates acceptent mal que des Juifs déterminent leur destin "sans tenir compte des desseins que la France nourrit pour eux".
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Un bilan désastreux
Deux conséquences négatives sont mises en exergue par Pryce-Jones, la première à propos de l’Iran, la seconde à propos du conflit israélo-arabe.
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-....Un tremplin pour l’ayatollah Khomeyni
Le 6 octobre 1978, l’ayatollah Khomeyni, exilé d’Iran depuis 1963 en raison de son opposition au régime du Shah, est accueilli en France (dont le président est à l’époque Valéry Giscard d’Estaing). Bien que réfugié politique et en violation des règles internationales, Khomeyni va poursuivre son activité subversive sur une grande échelle, par la radio, la télévision, la presse écrite..., et son influence grandit en Iran où se multiplient les manifestations de rue contre le Shah. Le Shah doit s'enfuir et, en février 1979, l’Ayatollah atterrit à Téhéran dans un avion d’Air France (dont les hôtesses avaient dû porter le voile).
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(Peu de temps après, en septembre 1980, éclate la guerre Iran-Irak et c’est l’Irak laïque de Saddam Hussein que la France approvisionnera en armes. Virage à 180 degrés qui souligne l’incohérence de cette politique). On récolte aujourd’hui les retombées de la contribution du gouvernement français à la victoire des Islamistes sur le régime du Shah : la République islamiste d’Iran soutient le Hezbollah, devenu un Etat dans l’Etat libanais, pays ami de la France. Bien plus, le régime des ayatollahs est en passe de se doter de l’arme atomique, menace jugée inacceptable par l’Europe et les Etats-Unis.
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-...L’exclusion du rôle d’arbitre au Proche-Orient
David Pryce-Jones dresse la longue liste des actes et des propos hostiles à l’Etat juif tout au long du siècle, avant et après 1948.
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Il rappelle l’opposition, dés les années 20, à la création de l’Etat juif, l’"évasion" du territoire français de Hadj Amin Al-Husséini, mufti de Jérusalem et criminel de guerre (1945), l’embargo sur les armes à destination d’Israël après la guerre des Six-Jours (1967), la livraison d’avions "Mirage" à la Libye (1970), les gestes d’amitié envers Yasser Arafat malgré son implication dans le terrorisme après les accords d’Oslo et ceci jusqu’à sa mort dans un hôpital français en 2004…
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Tout cela a abouti à écarter la France du processus de paix au Proche-Orient, alors qu’ une politique plus équilibrée vis-à-vis de l’Etat hébreu aurait permis à la diplomatie française d’y jouer un rôle constructif.
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Et l’auteur de conclure : "N’est-il pas temps que la politique arabe de la France laisse place à la politique française de la France ? C’est tout ce que nous devons souhaiter à la nation qui a inventé les droits de l’homme, la liberté, l’égalité et la fraternité.""
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*Il serait plus exact de parler de " politique arabo-musulmane", car elle concerne l’Iran tout autant que l’Afrique du Nord.
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Source: Historiens engagés, par Cyrano pour
Guysen International News
David Pryce-Jones, Un Siècle de Trahison. La diplomatie française et les Juifs. 1894-2007
Traduit de l’anglais par Henri Froment, Ed. Denoël 2008

jeudi 11 septembre 2008

9/11: That Day - Never again

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tours - ne jamais oublier le 11 septembre

"tours

Elles s'y seront mises à deux pour ravir à la tour Eiffel la première place dans l'ordre de la célébrité. Malgré elles, bien sûr. Nous disons, depuis le 11 septembre, les tours - et nous ne ressentons plus le besoin de les qualifier: Twin Towers, Tours jumelles. La graphie, en outre, prouve qu'elles sont descendues de leur piédestal, si je puis dire, puisque nous n'écrivons plus les Tours, mais les tours. Ce faisant, nous les sentons plus proches de nous, dans un souvenir humanisé par le t minuscule. De même ne précisons-nous plus qu'elles sont (qu'elles furent) à Manhattan. Elles sont désormais de tous les lieux et de tous les temps, dans la transcendance de la tragédie."

In Dictionnaire amoureux de l'Amérique, Yves Berger, Plon, 2003 - Prix Renaudot 2003

mercredi 10 septembre 2008

Même les néonazis ne parlent plus de juifs mais de sionistes

Décidemment on n'arrête pas le progrès. Ni les miracles. Même les néonazis ont fini par comprendre qu'il convient d'adopter en matière d'antisémitisme certaines finesses linguistiques si l'on ne veut plus encourir les foudres de la justice. Il suffit, comme le veut l'air du temps, de troquer le terme juif par le terme sioniste et le tour est joué. Il est donc enfin possible de dire en toute impunité tout le mal qu'on pense des juifs, pardon des sionistes, en sachant que les fins connaisseurs comprendront qui est visé.

"Lorsque les néonazis déclarent que les juifs contrôlent les médias ou le gouvernement, que les guerres et l'instabilité mondiale sont le fruit de conspirations juives, que les juifs commettent des actes d'infanticide et évoquent leur goût pour le sang, et lorsque leur propagande les dépeint sous la forme de serpents, dragons ou autres bêtes sauvages, il n'y a personne pour mettre en doute leur antisémitisme.

Mais lorsque dans le cadre de débats sur Israël et la Palestine, des allégations similaires et ce genre d'associations visent ceux qui soutiennent Israël, et non le juif en soi, il y a beaucoup de gens qui ne peuvent pas, ou ne veulent pas, voir que ce type de discours contemporain recèle des correspondances avec le discours antisémite du passé. Les néonazis ont compris ceci, et à présent ne parlent plus des juifs mais des sionistes - brouillant ainsi encore plus les repères."


Extrait et traduit de l'article:
The language of anti-Semitism, par Dave Rich, paru dans le Haaretz

Image: sticker imprimé, en 1991 pendant la guerre du Golfe, par le magazine d'extrême-droite Gothic Ripples. L'image associe: anti-américanisme, haine d'Israël et antisémitisme.

mardi 9 septembre 2008

Au Parlement de la Communauté française de Belgique: Israël est le pays qui viole le plus le droit international et les droits de l’homme

Extrait d'un article de Frédéric Szustak paru dans Contact J, N°. 217, septembre 2008

"(…) le refus de ratification peut, comme dans le cas de la Région de Bruxelles-Capitale, aller beaucoup plus loin. La majorité PS, Ecolo et CDH y a simplement suspendu tous les accords de coopération avec Israël. Ce qui veut dire, pour illustrer cette situation d’un exemple clair, que l’ULB [Université Libre de Bruxelles] ne dispose plus d’un cadre partenarial lui permettant de travailler avec les universités israéliennes ! Un cas unique et sans précédent dans les annales de la coopération scientifique entre les Etats démocratiques.

Cette situation aberrante se comprend mieux à la lecture des propos de Véronique Jamoulle (PS) répondant à Françoise Bertieaux* [4 juin 2008] : "Je suis consciente que nous entretenons des rapports avec d’autres pays qui ne respectent pas totalement les droits de l’homme (…) mais je ne connais aucun pays qui, comme Israël aujourd’hui, viole autant le droit international et les droits de l’homme (…)".

De tels propos qui assimilent Israël à la pire des dictatures de la planète ont été tenus dans l’enceinte du Parlement de la Communauté française de Belgique. Au-delà de leur mauvaise foi indécente, ils augurent mal de l’avenir des relations tripartites en accord de ratification depuis quatre ans."

* Présidente du Mouvement Réformateur (MR, libéral), bruxellois et Chef de Groupe MR au parlement de la Communauté française de Belgique

Affiche reprise du site Association Belgo-Palestinienne (Bruxelles-Wallonie) créée par Oxfam Belgique en 2003 et retirée par Oxfam International suite à l'intervention du Centre Simon Wiesenthal.

Sur le même sujet:
Nouveau budget de la Communauté française de Belgique pour la saison palestinienne, UPJF

dimanche 7 septembre 2008

Philippe Torreton: "Si Siné est un vieux con, c’est un vieux con"

Extraits de l'entretien accordé au quotidien belge Le Soir (4.9.2008, p. 20) par Philippe Torreton, acteur et homme politique français (Parti socialiste):

""Je suis tout à fait d’accord avec Philippe Val, le directeur de Charlie Hebdo, qui est loin, comme on a pu le lire, d’être un réac", martèle le comédien, choqué [par] la phrase de Siné qui, pour rappel, insinuait lourdement que le fils Sarkozy n’allait plus avoir de soucis d’argent puisqu’il va épouser une Juive. "Dans L’Express, Plantu a dessiné Philippe Val en habits fascistes en train d’expulser Siné ; et comme par hasard, le bras était un salut hitlérien. C’est sidérant de voir qu’il y a des gens qui n’arrivent pas à comprendre. Si Siné est un vieux con, c’est un vieux con. C’est tellement confortable de dire, comme il le revendique et je dis ça entre guillemets, qu’il "chie sur tout le monde". Ca permet de ne penser à rien. Quand on est pour quelque chose, on prend un risque, on s’expose. Heureusement qu’il y a des gens qui prennent des risques, même s’ils se plantent." (…)

"Je trouve que l’indignation ne doit pas être sélective. Il faut soutenir Israël, c’est une démocratie. Alors qu’aucun pays musulman n’est une démocratie, il faut le savoir." (...)"

samedi 6 septembre 2008

Recherche cerveaux israéliens en fuite aux USA

Avec à peine sept million d'habitants, entouré de voisins hostiles, dont l'intérêt pour la science est loin d'être primordial, qui l'obligent à affecter une grande partie de son budget à des dépenses d'ordre militaire, Israël a de quoi être fier. Les universités israéliennes figurent à la 12ème place mondiale dans l'édition de 2008 du classement de l'université de Shanghaï. Elles obtiennent ce rang malgré le fait qu'un universitaire israélien sur quatre émigre aux Etats-Unis et que bon nombre de ses plus brillants cerveaux y travaillent.

Rang par pays
1.. .. USA
2.. .. UK
3.. .. Japon
4.. .. Allemagne
5.. . .Canada
6.. . .Suède
7... ..France
8... . Australie
9.... .Suisse
10... Pays-Bas
11... Danemark
12... Israël


Recherche cerveaux en fuite, par A. Haller, Jerusalem Post

"Israël nourrit en son sein les esprits les plus brillants : créateurs de start-ups, prix Nobel, génies en informatique. Il attire plus d'investisseurs en capital-risque que n'importe quel autre Etat, hormis les Etats-Unis.

Les multinationales comme Microsoft, Intel et Google ont installé dans ce petit pays leurs principaux bureaux de recherche. Enfin, l'Etat juif renferme la plupart des entreprises étrangères en technologie lourde cotées sur le marché boursier du Nasdaq. Or, il ne peut empêcher la fuite de ses talents.

Les chiffres sont alarmants : un universitaire sur quatre émigre aux Etats-Unis, fuyant les bas salaires et les budgets de recherche limités. En 2007, 25 000 employés du high-tech ont quitté le pays. Les chiffres annoncés par l'Association des fabricants israéliens attestent d'une augmentation constante de ces départs.

Tout comme la France, Israël ne dispose pas de pétrole, et si l'Hexagone aime à s'enorgueillir de ses idées, l'Etat hébreu a pour principale richesse la matière grise de ses 7 millions d'habitants.

"Nous n'avons ni la main-d'œuvre ni les ressources de grands pays et nous ne les aurons jamais.

La seule chose qui nous maintienne en vie est notre intelligence. Nous ne pouvons pas nous offrir le luxe d'être médiocres", se désole Dan Ben-David, professeur de sciences économiques et politiques à l'université de Tel-Aviv.

L'Etat juif a nourri pendant longtemps une forte émulation créatrice qui a ouvert la voie à de nombreuses innovations comme les appels téléphoniques via Internet, la messagerie instantanée et les appareils photo microscopiques. (...)
.
On peut citer Oded Galor, l'un des meilleurs économistes du pays, Hod Lipson, brillant chercheur en robotique, ou Eran Perlson, doctorant prometteur de 36 ans et spécialiste de la sclérose latérale amyotrophique (maladie de Charcot). Tous trois poursuivent désormais leurs carrières dans des universités prestigieuses de la côte est des Etats-Unis. (...)
.
En Israël plus que dans tout autre pays, l'exode des cerveaux est considéré non seulement comme une perte économique mais surtout comme une menace existentielle.

La science est en effet indispensable à la sécurité nationale. Elle alimente les percées technologiques dans le domaine des missiles et autres moyens de défense contre les pays ennemis, aujourd'hui mis en péril.

D'après les chiffres de Ben-David, les fuites les plus inquiétantes concernent justement les secteurs où Israël excelle.

En informatique par exemple, 33 % des professeurs israéliens enseignent dans les 40 meilleures universités américaines.

En sciences économiques, le taux atteint 29 % avec en tête Daniel Kahneman, lauréat du prix Nobel 2002, qui enseigne à Princeton. Dan Ben-David y trouve un motif de consolation : "Visiblement, nous sommes très bons.

Si nous réussissons à tel point à intégrer les meilleurs établissements du monde, cela veut bien dire que nos universités ont un niveau d'exigence international." (...)

Un sondage a été commandité pour tenter de comprendre les motivations des cerveaux exilés.

Près de la moitié des personnes interrogées ont déclaré vouloir rentrer au pays mais affirment qu'elles ne pourront jamais y trouver un emploi aussi satisfaisant qu'aux Etats-Unis. (...)

Pour Shimon Peres, le constat est le même : "Jusqu'à présent, nos principaux problèmes étaient matériels. Aujourd'hui, ils sont d'ordre intellectuel, scientifique et spirituel."

Avant d'ajouter pour dédramatiser : "C'est une tradition juive d'être insatisfait. Nous avons instauré ce symptôme au fondement de notre histoire. Il est la source même de notre créativité.""

Photo: Albert Einstein

jeudi 4 septembre 2008

Antisionisme vaut antisémitisme

Antisionisme vaut antisémitisme, même pour les alterjuifs.

Source: Jerusalem Post

"Le tribunal régional de Cologne a statué mercredi en faveur de Henryck M. Broder, célèbre journaliste juif, qui avait demandé à la justice de lever un précédent ordre de restriction lui interdisant de qualifier d'antisémites les déclarations de sa compatriote juive Evelyn Hecht-Galinski.

Hecht-Galinski - dont le défunt père dirigea la première communauté juive post-Holocauste de Berlin et présida le Conseil central des Juifs d'Allemagne - assimile la politique israélienne à celle de l'Allemagne nazie, et soutient qu'un "lobby Juif-Israël s'étend mondialement et accroît son pouvoir à l'aide des Etats-Unis…"Le jugement stipule que "dans la mesure où Broder justifie ses accusations, il n'y a pas de problème". L'avocat de Broder, Nathan Gelbart, associe cette décision à une victoire.

Paradoxalement, ce verdict convient aussi à Hecht-Galinsky, qui se dit "très satisfaite de cette décision." Elle ajoute qu'elle "poursuivra en justice les autres diffamations et déclarations comparables" avant de poursuivre : "l'accusation selon laquelle j'aurais assimilé les conditions en Israël aux crimes antisémites du régime nazi est fausse".

Ce jugement intervient alors qu'un large débat fait rage en Allemagne, entre la presse allemande pro Hecht-Galinski et Dieter Graumann, vice-président du Conseil central des Juifs d'Allemagne, qui s'insurge du discrédit jeté sur les Juifs en Allemagne. "Nous, les Juifs, sommes caricaturés comme étant de stupides pions d'Israël, et on considère que notre opinion n'est pas digne de confiance."

Lire également:
- 'Antisémitisme Kasher’ en Allemagne, Benjamin Weinthal
- 'Anti-Zionism a type of anti-Semitism', Benjamin Weinthal
- What is a Jew in Germany Permitted to Say Against a Jew in Germany?, John Rosenthal
- A propos des ''ALTERJUIFS'', Sydney Touati

mercredi 3 septembre 2008

Le parallèle entre la rhétorique paranoïde hallucinante d’Ahmadinejad et celle d’Hitler

"Il est frappant de constater le parallèle entre la rhétorique paranoïde hallucinante d’Ahmadinejad et celle d’Hitler. Plus étonnante encore est l’analogie entre le fait que l’acmé du délire antisémite du dictateur nazi coïncidait avec la décomposition de son régime. Sans être prophète je crois pouvoir affirmer que le régime d’Ahmadinejad est dans une situation analogue, miné qu’il est par une inflation galopante, conséquence des sanctions internationales, qui obligent le ministère des finances iranien à diminuer la valeur de sa monnaie de quatre zéros ! Plus ce régime vacille plus son président vaticine et éructe sa haine. Comme Hitler (que son nom périsse !), vous dis-je…" (Menahem Macina)

Source: UPJF

Délires iraniens:
Al-Alam (Iran): "Poisoned Food, New Israeli Warfare" (Simply Jews)

lundi 1 septembre 2008

Rencontre entre le Mufti de Jérusalem et Adof Hitler - compte-rendu de l'entretien

Source: le blog de Richard Zrehen

"Début novembre 1941, le Grand Mufti de Jérusalem, Haj Mohammad Amin al-Husseini, arrive à Berlin en provenance de Rome, où il a eu un entretien avec Mussolini. Le Duce se serait révélé être un "anti-sioniste" convaincu, disant notamment : "Les juifs n’ont pas de raison, historique, "raciale" ou autre, d’établir un Etat en Palestine… Si les Juifs y tiennent, ils n’ont qu’à fonder Tel-Aviv en Amérique…".

A Berlin, où il est reçu par le Islamische Zentralinstitut et l’Assemblée des dirigeants musulmans d’Allemagne comme le "Führer du monde arabe…", le Grand Mufti a rendez-vous avec le chef de la SS, Himmler, et Ribbentrop, ministre des Affaires étrangères, pour préparer la rencontre avec Hitler prévue pour la fin du mois.

Le 28 novembre 1941, à la Chancellerie du Reich, Hitler s’entretient avec le Grand Mufti en présence de Joachim von Ribbentrop, ministre des Affaire étrangères, et de Fritz Grobba, ancien ambassadeur en Arabie Saoudite et en Irak, ministre plénipotentiaire auprès des Etats arabes.

Extraits du compte-rendu officiel de l’entretien (les notes sur cette rencontre sont prises par Paul-Otto Schmidt, interprète de conférences auprès du ministère des Affaires étrangères) :

"– Le Grand Mufti commence par remercier le Führer pour le grand honneur qu’il lui accorde en le recevant. Il souhaite profiter de l’occasion pour exprimer sa gratitude au Führer du Grand Reich que tout le monde arabe admire, pour la sympathie qu’il a toujours [!] démontrée à l’égard de la Cause arabe et, particulièrement de la Cause palestinienne [!!], et qu’il a clairement exposée dans ses déclarations publiques. Les pays arabes sont [dit-il] fermement convaincus que l’Allemagne va gagner la guerre et que la Cause arabe va prospérer. Les Arabes sont les amis naturels de l’Allemagne parce qu’ils ont les mêmes ennemis : les Anglais, les Juifs et les Communistes. Ils sont donc disposés à coopérer de tout leur cœur avec l’Allemagne et sont prêts à participer à la guerre, non seulement négativement, en commettant des actes de sabotage ou en fomentant des révolutions, mais aussi positivement, en formant des Légions arabes.

Les Arabes pourraient se révéler être des alliés précieux, pour des raisons géographiques mais aussi à cause des souffrances que leur ont infligées les Anglais et les Juifs. De plus, ils sont en relation étroite avec toutes les nations musulmanes, qu’ils pourraient inciter à une action commune. Une Légion arabe pourrait être facilement formée : un appel par le Grand Mufti en direction des pays arabes et des prisonniers arabes en Allemagne, de nationalité algérienne [ !], marocaine et tunisienne, et se lèverait un grand nombre de volontaires, décidés à se battre…

Le monde Arabe est convaincu de la victoire de l’Allemagne, non seulement parce que le Reich a une grande armée, des soldats courageux et des chefs militaires de génie mais aussi parce que le Tout-Puissant ne peut donner la victoire à une cause injuste.

Dans cette lutte, le but des Arabes est d’obtenir l’indépendance et l’unité de la Palestine, de la Syrie et de l’Irak. Ils ont pleine confiance en le Führer et attendent que sa main mette du baume sur les blessures qui leur ont été infligées par les ennemis de l’Allemagne.

Le Grand Mufti évoque ensuite le lettre qu’il a reçue des Autorités allemandes, stipulant que l’Allemagne ne détient aucun territoire arabe, qu’elle reconnaît les aspirations des Arabes à l’indépendance et à la liberté, et qu’elle est partisan de l’élimination du Foyer national juif [et ajoute] qu’une déclaration publique en ce sens servirait utilement la propagande en direction des pays arabes. Elle les sortirait de leur léthargie momentanée… leur donnerait un nouveau courage… et faciliterait le travail du Grand Mufti : organiser et préparer secrètement les Arabes pour le moment où ils pourraient frapper. Dans le même temps, il pourrait assurer à l’Allemagne que les Arabes attendraient patiemment, et avec discipline, le bon moment, et ne frapperaient que sur ordre de Berlin.

Pour ce qui est des évènements en Irak [en mars 1941, le Grand Mufti avait appuyé une tentative de coup d’Etat pro-allemand conduite par le premier ministre Rashid Ali al-Gaylani ; en juin 1941, les Anglais étaient intervenus à Bagdad et avaient renversé le "gouvernement provisoire" d’al-Gaylani ], le Grand Mufti déclare que les Irakiens n’ont pas le moins du monde été incités par l’Allemagne à attaquer les Anglais mais ont, simplement, réagi à l’atteinte directe faite à leur honneur par les Anglais.

Les Turcs, selon lui, accueilleraient avec faveur [!] un gouvernement arabe dans les territoires voisins parce qu’ils préfèreraient un gouvernement arabe faible à un gouvernement européen fort et, de plus, étant eux-mêmes un nation de 7 millions [d’individus] ils n’auraient rien à craindre d’un million sept cent mille Arabes habitant la Syrie, la Transjordanie, la Palestine et l’Irak.

De même, la France n’objecterait aucunement [!] au plan d’unification, ayant déjà concédé son indépendance à la Syrie dès 1936 et donné son accord au projet d’unification de l’Irak et de la Syrie [!!], sous l’égide du roi Faïçal, dès 1933.

Dans ces conditions, il renouvelle sa requête : que le Führer fasse une déclaration publique de sorte que les Arabes ne perdent pas espoir, l’espoir qui est un puissant stimulant dans la vie des nations. Avec un tel espoir au cœur, les Arabes… accepteraient d’attendre… six mois ou un an. Mais s’ils ne sont pas ainsi encouragés… publiquement, il est à craindre que ce soit les Anglais qui en profitent.

– Le Führer répond que la position fondamentale de l’Allemagne sur ces questions est claire, comme l’a reconnu le Grand Mufti. L’Allemagne est engagée dans une lutte sans merci contre les Juifs. Cela implique, naturellement, une opposition active à l’établissement d’un Foyer national juif en Palestine, qui ne pourrait qu’être le centre d’exercice d’une influence destructive des intérêts juifs, sous forme d’Etat. L’Allemagne est aussi consciente que l’affirmation selon laquelle les Juifs y seraient des pionniers, des [agents] économiques est un mensonge. Le travail y est fait exclusivement par les Arabes, pas par les Juifs. L’Allemagne est résolue… à demander aux nations européennes, l’une après l’autre, de résoudre le problème juif et, au moment approprié, de lancer un appel semblable aux nations non européennes.

L’Allemagne est, à présent, engagée dans une lutte à mort avec 2 citadelles du pouvoir Juif : la Grande-Bretagne et l’Union soviétique. Théoriquement, il y a une différence entre le capitalisme de l’Angleterre et le communisme de la Russie soviétique, mais en fait, dans les deux pays, les Juifs poursuivent un but commun. Cette lutte est décisive : sur le plan politique, le conflit est essentiellement entre l’Allemagne et l’Angleterre, mais sur le plan idéologique, c’est un conflit entre le National-Socialisme et les Juifs. Il va sans dire que l’Allemagne apportera une aide positive et pratique aux Arabes engagés dans la même lutte, parce que les promesses platoniques ne sont pas de mise dans une guerre pour la survie ou la destruction, dans laquelle les Juifs sont capables de mobiliser tout le pouvoir de l’Angleterre pour [atteindre] leurs objectifs. (...)""

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